lundi 27 août 2018

Comment j'ai encore flippé à 4 jours du départ

Certains se souviendront qu'avant mon voyage pour l'Ecosse, Artémis m'avait compté misère...

Atlas a décidé de copier sa grande soeur et me faire une petite frayeur juste avant le départ pour Paris...

Mais que s'est-t-il passé?

*oups*

J-5 avant le départ : en dévissant le sabot moteur, on casse une vis dans le support. Après plusieurs essais, je me résous à filer au garage pour demander un coup de main, 5 minutes après, le problème est résolu! (Après une année de galère, notamment, une tentative bizarre qui nous a mené à enlever la batterie. Oui cet élément est important.)

Merci Dr Kawasaki <3 td="">

J-4 : Je file faire les finitions du sabot avec mon Dr Wood préféré!



J-4 : Essai sur bête, essai sur route... Et c'est le drame... 



J-4 : Après un essai plutôt concluant sur route, je tente un essai dans la rocaille, exercice désormais facile pour notre duo de choc! Après quelques kilomètres de montée (ok, genre 2km), je baisse le regard sur mon écran et constate avec effroi que mon compteur clignote, le voyant ABS clignote et surtout le témoin de défaut moteur reste allumé. Mon sang ne fait qu'un tour, je descends de monture, éteint la moto... Coupe le contact... Et je le remet... Et là rien... Du tout. L'écran reste résolument éteint.

Je ne sais comment j'ai gardé mon sang froid. Espérant que ce n'était rien... Pourtant, j'ai le coeur serré alors je fais le tour de la moto et je réfléchis.
10% de batterie sur mon téléphone... Evidemment! Sans déconner, le karma s'est ligué pour me faire passer un message... C'est une chose que j'ai compris bien plus tard.

J'appelle Dr Wood à la rescousse pendant que je réfléchis au meilleur moyen de redescendre vers la route... En roue libre, cela fait l'affaire! Yeahi... Les randonneurs s'étonne de cet étrange VTT... 

Arriver sur la route, la moto ne montre aucun signe d'amélioration, je commence à réfléchir au circuit électrique... Vérification systématique des fusibles... Bon c'est pas ça. La batterie peut-être... Je sors le voltmètre (demande pas, il y a des réflexes bizarres...)...

Téléphone... Ah, Dr Wood arrive dans 5 minutes. Je range le tout sans vérifier la batterie (Oui, souviens-toi de ce moment).

On charge Atlas, direction Dr Kawasaki... Mon coeur gros comme un melon. L'espoir plus grand encore...


3 jours d'aventures roulé-serré

J-3 : On se laisse pas abattre. J'ai un article à écrire, des roadbooks à rouler et des bagages à préparer. Et c'est jour férié... Donc pas encore de Dr :(

J-2 : 8h : Kikoo Dr, siouplait, vous pouvez regarder? (Avec les croissants,  graissage de pattes powa)
J-2 : 17h00 : "Bonjour bonjour, j'ai appris que tu partais bientôt en moto pour voyager, tu peux venir demain pour un entretien?" (Tu te souviens le karma?)
J-2 : 17h30 : "Bonjour bonjour, la moto est prête!" "Bah, c'était quoi?" "Rien de grave, tout bien"

J-1 : Entretien pour le job de rêve au poil et c'est partiiiiiiiiii!!


Atlas presque-ready pour sa première aventure

A suivre....


(Oui oui, je rattrape un peu le temps perdu XD)


Et grande nouvelle, bientôt je remets ça en octobre... Les soucis moteur en moins, j'espère...


mercredi 9 mai 2018

Comment je me suis préparée au Paris-Dunkerque

Il y a 6 mois, un ami Vroum Vroum, m’a lancé au défi de participer au Paris-Dunkerque: une randonnée moto off-roads de 600 km sur 3 jours. 200 pilotes au départ, la crème de la crème en somme.

Organisée par Cocoricorando, cette randonnée entre… Paris et Dunkerque, justement, a gagné une solide réputation dans l’organisation de parcours pour les gros Trail. Le mythe est savamment entretenu par ceux qui en sont revenus. Avec 10h à 12h de moto par jour, l’endurance sera la pièce maitresse pour aller au bout de la trace et quand même un peu de maîtrise!

Côté endurance, on fera avec ce qu’on aura.
Pour mettre toutes les chances de mon côté, j’ai consenti à quelques investissements.
Pour le sommeil :
  • Une tente badass (Marmot Tungsten UL 2P)
  • Un sac de couchage (que j’ai depuis longtemps, mais possible que j’emprunte un plus chaud pour l’occasion)
  • Un tapis de sol (under construction)
  • Un sac étanche pour ranger tout ça (under construction)
  • Une selle confort (under construction) (pas très utile pour la rando en elle-même mais pour les liaisons pour Paris et le retour à Lausanne, je pense que je vais apprécier)

Côté équipement pilote,
  • Une nouvelle paire de bottes (Review complète à venir)
  • Un pantalon full kevlar avec renfort là où il faut (Review complète à venir)
  • Je voulais acheter un nouveau casque mais ça attendra

Côté équipement moto,
  • Crashs bars
  • Protèges mains
  • Sabot moteur (home made, en cours)
  • Un dérouleur de roadbook (généreusement prêté par le pilote Jean Szabo que j’ai rencontré au cours Cornu)
  • Des pneus Heindenau K60

Côté maitrise,
Comme je n’avais pas du tout d’expérience off-road avant et que j’avais une trouille bleue du moindre petit gravillon, j’ai pris la décision d’aller me former la moindre. Où aller, sinon dans un des meilleurs centres d’enseignement à la conduite de suisse romande : Cornu Master School.
  • Deux belles expériences (dont vous pouvez trouver le compte rendu dans un précédent billet).
  • Un cours Cornu dans le terrain niveau 1 (avec le matériel de l’école)
  • Un cours Cornu « grosses enduro » (avec Atlas <3 3="" li="">

  • Entraînements solo et communs (avec Vroum Vroum)

  • Avec tout ça, j’avais mon équipement d’avant, une veste toute saison que je vais un peu rafistoler, des sacoches souples Bagster, ma combi pluie rafistolée et quelques autres trucs (Recap' complète avant le départ).

    Je pars sereine… Je me réjouis de vivre cette aventure et de me replonger dans ce monde, de rencontrer pleins de gens sûrement super et d’aller au bout du défi !

    Vous pourrez suivre notre épopée ici-même, sur #AtlasPoya, sur mon Instagram, sur un what’s app public (lien à venir) et plus tard sous forme de CR vidéo :)


    samedi 28 avril 2018

    10 conseils pour réussir sa sortie en grosse enduro

    Quand j'ai acheté Atlas, j'avais une idée en tête... Un défi un fou lancé par LordCenovis... Et quand il propose un truc, impossible de lui dire non... Nous allons faire le Paris-Dakar  Paris-Dunkerque... ça claque un peu moins, et la confusion est savamment entretenue. Moins prestigieux donc, mais pas moins difficile pour la débutante que je suis.

    Débutante oui, même avec mes 60'000 kils de moto (petite joueuse), parce que comme pour le Paris-Dakar, l'idée c'est de sortir des sentiers battus... Le sable en moins, la boue en plus!

    Je m'étendrais plus longuement sur cette belle aventure dans les jours qui viennent... Je sens que vous êtes impatient de connaître mes trucs et astuces pour réussir sa sortie en grosse enduro.

    Je dis mes, mais en fait, c'est Jacques Cornu - himself - qui me les a patiemment distillé lors de l'un de ses légendaires et incroyables cours de perfectionnement moto!

    Quelques semaines après avoir salis leurs bottes et leurs motos pour un cours de glisse d'anthologie par -1000°C, un vent à te décoiffer le torse MAIS du soleil (et 4 flocons), j'ai mis Atlas au défi d'en apprendre un peu plus sur sa deuxième moitié d'elle-même!

    Soleil et températures estivales nous accompagnent pour cette deuxième journée de perfectionnement hors piste. Après avoir appris comment faire un virage à 90°, fait - un peu - de trial, des dérapages, des balades dans les bois, le programme de la journée avec Atlas et autres grosses enduro n'était pas moins chargé.



    Alors voici ce que j'ai appris (Je vous conseille vivement de suivre le cours donné avec passion et générosité par l'équipe Cornu, en plus d'avoir la banane toute la journée, vous repartirez avec un sac plein de bons conseils) en 10 points :


    Conseil n°1 : Position sur la moto

    Debout sur les cales-pieds, le pied bien centré, parallèle à la moto. ET ON SE DÉTEND! Oui, toi là-bas au fond, les bras droits comme des bâtons, les jambes tendues, relâche tout!

    Essentielle, la position de conduite se travaille d'abord sur le parking en franchissant quelques obstacles et un slalom. L'occasion aussi de travailler sur la position des doigts, 1 ou 2 sur les leviers pour pouvoir gérer l'embrayage et le frein avant.
    On découvre avec plaisir l'agilité de la belle et le plaisir de se tenir debout - détendu on a dit! - en jouant de l'embrayage.


    Conseil n°2 : Regard de caméléon

    En enduro, regarder loin, c'est bien, regarder devant sa roue aussi. Mais pas trop, ni l'un, ni l'autre. Tout est affaire d'équilibre pour passer les obstacles avec brio. Le maître mot : anticiper.
    Anticiper les obstacles et choisir soigneusement la trajectoire de la moto et vérifier qu'il n'y a pas une surprise de dernière minute.

    Salvatrice, la technique demande de la concentration et aussi parfois de l'audace pour ne pas se laisser gagner par les instincts primaires de la routière que je suis. En fait, le gravier, les rochers, la terre et le sable, c'est plutôt rigolo et pour la confiance en soi, c'est le top.


    Conseil n°3 : Ne pas transpirer comme un bœuf

    Demi-tour, sans effort, tu feras. En bon caméléon, il s'agit de lire la route et trouver un petit talus qui va bien. L'idée sera d'avancer dessus pour ensuite utiliser le poids de la moto pour reculer en braquant à fond. Et de renouveler l'opération autant de fois qu'il le faudra. 

    Attention : anticiper bien la longueur des jambes. Pour les petits comme moi, cela peut prendre plus de temps car je peux monter moins haut sur le talus.
    Si la maîtrise de cette technique n'est pas encore parfaite chez moi, je tâche de l’entraîner dès que l'occasion se présente. Même si honnêtement, je suis en passe de devenir un pro des manœuvre à côté de la moto :P




    Conseil n°4 : Rester détendu

    Quoi je me répète? 

    Pendant le cours, ce conseil pourtant tout simple est celui qui m'a donné le plus de difficulté. Surtout au niveau des mains. A la fin de la journée, mes doigts étaient raides. A tel point que je devais m'y reprendre à deux fois pour fermer le poing en position debout. Problème que je ne rencontrais pas lorsque j'étais détendue. CQFD


    Conseil n°5 : Devenir le meilleur ami de son embrayage

    Pas besoin d'aller plein gaz pour gravir un colline, tout se joue à l'embrayage. Point de friction et un poil de gaz et on travaille tranquillement pour éviter de faire déraper la roue arrière. Tout en finesse!

    L'exercice réalisé sur une pente en gravillon était fin à maîtriser mais c'est la mise en situation en fin de journée qui a nous a fait pleinement intégrer l'importance de cette finesse. Embarqués pour un petit tour de 10 minutes "difficile", une petite pente très lisse à surpris le premier apprenti-enduriste ce qui a eu pour effet de tous nous enquiller en bas. Du coup, pour reprendre de l'aplomb, et franchir l'obstacle, inutile de passer par la manière forte! Ceux qui ont essayé n'y sont pas parvenu. Alors piano-piano, point de friction et léger filet de gaz et vroum, c'était tout bon


    Conseil n°6 : L'herbe, ça glisse

    Sur les chemins, il y a souvent de l'herbe sur la partie centrale... Piégeux après la rosée ou sous la pluie, à franchir avec prudence. Ce qui nous amène au conseil n°7...


    Conseil n°7 : Changer de voie avec humilité

    Parfois, il faut pouvoir changer de "sillon" lorsque l'on emprunte les chemins de traverse. L'opération n'est pas sans risque et la chute n'est pas très loin. L'astuce ici consiste à essayer de donner à la roue le plus d'angle possible pour monter sur la "berme centrale". Donc on s'éloigne le plus possible, on braque et on donne un petit coup de gaz pour délester l'avant! Et voilà, le tour est joué.

    L'exercice n'est pas si simple et je ne suis pas sûre de l'avoir assimilé, j'imagine qu'en situation, je saurais au moins comment faire - en théorie - et qu'à défaut de le maîtriser j'aurais l'audace d'essayer.


    Conseil n°8 : La peur n'évite pas le danger

    On pourrait penser que lentement, ça passe toujours mieux. Pas toujours, dans des tas de graviers par exemple, il vaut mieux ne pas s'arrêter. Sinon l'effet est le même que dans la boue, on s'enfonce et c'est très difficile de s'en sortir.

    La démonstration par l'exemple, sur un chemin, un passage en sortie de virage était recouvert de tout venant, espèce de gros graviers non stabilisés. Il fallait un peu d'audace pour ne pas se laisser désarçonner par la surprise et surtout pas lâcher les gaz.
    Et tout passe mieux quand on ne se laisse pas gagner par le doute. Au final, j'ai eu plus de problèmes les fois où j'ai fait preuve d'indécision.


    Conseil n°9 : Déraper en toute quiétude

    Point d'orgue de l'après-midi, la session de dérapage libre dans le sable. La technique est enfantine. On touche pas l'embrayage et on met gaz à fond! La subtilité se cache dans le "à fond" et dépend du sol. Sur le sable fin, un peu suffit, sur les graviers, il en faut plus...

    Rien à dire, j'étais trop flippée de la mettre par terre mais je me suis quand même bien poilée :)


    Conseil n°10 : Amusez-vous

    Osez, anticiper, regardez devant vous au loin et si vous sentez la peur vous gagner, lâchez rien, ça peut passer... Respectez votre rythme et celui de votre moto, vous n'avez rien à prouver à personne.






    Je réalise après ce cours que nos motos sont capables de bien plus qu'on veut bien l'imaginer. Et que j'ai à peine effleurer toutes les possibilités. J'ai encore mille choses à apprendre.

    Cette initiation aura été une occasion parfaite pour faire mes premiers tours de roues en compagnie de pro et de conseils sur mesure. Une équipe encadrante au top et le plaisir comme compagnon d'aventure.

    Bilan-casse : une chute à l'arrêt (qui aurait pu m'arriver sur le bitume) et une encouble sur un rocher (une beugne sur le pot, un crashbar légèrement plié, 2-3 bleus pour la pilote)


    Côté participants, j'ai fait la rencontre d'un pilote dont je suis les aventures sur le site actumoto depuis quelques temps déjà :) et j'ai aussi pu apprécier la différence de niveau. Certains étaient vraiment très à l'aise. Cela m'a beaucoup aidé pour me libérer l'esprit et calmer mon niveau de stress. Je me suis vraiment beaucoup amusée!

    Je recommande!

    En savoir plus : Cornu Master School

    vendredi 20 avril 2018

    J'ai commis l'irréparable...

    Bon... Je dois quand même vous dire.... J'ai pas pu résister longtemps... (En fait, y avait pas à négocier mais j'ai quand même hésiter alors...)

    J'ai repris une moto!

    Et j'ai fait un truc H-O-R-R-I-B-L-E! J'ai acheté une 300...

    Oui, oui, vous pouvez rouler des yeux et secouer la tête... Je vous vois déjà venir... Monter sur vos grands chevaux et m'expliquer par le menu quelle erreur j'ai fait là... Ou ne rien dire... Sans moins le penser.

    Bref... J'ai absolument craqué sur la dernière née et petite soeur de la lignée des Versys. La légendaire (oui, parce qu'en fait personne n'en a vu) Versys X!

    C'est avec un plaisir non dissimulé et totalement assumé que j'ai l'honneur, que dis-je le privilège de vous présenter ma nouvelle monture : Atlas!

    Je crois que ma tête peut pas mentir...

    Bon aller, je vais quand même vous avouez un truc.... Oui, c'est pas super méga puissant.... Et OUI, ELLE EST TROP HAUTE pour moi... (Ah, oui ça fait deux)
    Et même avec la selle basse, je suis un peu ric-rac...

    Mais alors pourquoi???

    Déjà, j'adore le design... Et avec les crashbars et les protèges-mains, elle a un look d'enfer!

    My sun and my stars

    Ensuite elle est super légère...


    Et au final, elle a rien a envier à ses grandes soeurs... Après quelques 3000 km parcourus ensemble (oui j'ai attendu tout ce temps pour vous la dévoiler....), je dois reconnaître que je réapprends à conduire... Et chercher les poneys sauvages pour les dépassements.

    Quelques frustrations pour la reprise en sortie de courbe mais pour faire de l'arsouille et voyager, il y a déjà de quoi se faire bien plaisir. Les petites routes tortilleuses sont totalement son terrain de jeu!

    Sur l'autoroute, avec un tempomat (comprendre une poignée en plastique héritée d'Artémis qui permet d'appuyer avec la paume et relâcher les doigts), c'est tout à fait acceptable!
    Par contre, et sans surprise, la selle est aussi inconfortable qu'annoncé.. Une catastrophe même... Au retour de notre trip à Nice (1200km sur deux jours), j'ai vraiment souffert à ne plus savoir comment m'assoir... Même sur une chaise! Alors, oui, 1200 km en deux jours, c'est beaucoup mais quand même... Je vais devoir sévir!

    Concernant monte de pneus, je suis totalement contrariée par la monte d'origine... Si elle fait le job sur sec, dès que la route est mouillée, il y a plus personne!

    Alors en prévision de Paris-Dunkerque, j'avais choisi de mettre des Heidenau K60 dès la monte actuelle en fin de vie. Mon inscription au cours Cornu pour les gros Trail ayant été confirmée... C'est dans l'urgence que j'ai précipité le changement... A ma plus grande satisfaction!

    Les premiers kilomètres, c'est un peu la belle qui faisait sa loi, mais une fois les sauvages domptés, j'ai pu bien apprécier les sensations. Sur sec, rien à signaler... Ou presque... Entre 88km/h et 96 km/h (oui, c'est précis), ils font un whouuuuuuu très caractéristique! Surprenant la première fois, j'en ai fait un repère sonore pour estimer ma vitesse, peu importe le rapport engagé.

    Sur mouillé, comme annoncé par mon garagiste, les tétines travaillent beaucoup sur l'angle donnant un impression de flottement bizarre mais sans glissade. A voir, j'ai eu la chance de profiter des beaux jours qui reviennent sans nuages.

    Je vous dirais mercredi prochain ce que j'en pense dans le terrain :D

    Bonne route et V!


    samedi 25 novembre 2017

    Artémis, 80'000 km

    On ne dira jamais assez le poids de la solitude, la force qu'il faut pour se tenir seul dans l'existence. Anne Dufourmantelle

    Cette fois, c’est fait. Il n’y a pas de retour en arrière possible. Plus de solutions de repli.

    Je me suis séparée d’Artémis. Après 8 ans et demi, passés côte à côte.

    Pourtant l’année avait bien commencé…

    Master en poche, j’ai décroché une première place de stage dans ma ville puis dans le canton voisin! Ok, bon, j’ai aussi perdu toutes mes photos d’enfance dans une inondation. Moins cool...

    Après être remontée en selle avec Héphaïstos l’année passée, j’ai renoué plus intensément avec ma vie en deux roues…

    Depuis une année, l’envie de sortir des sentiers battus s’est insinuée dans ma tête sournoisement. Jour après jour… Mais je voulais quelque chose de léger pour commencer. Attaquer direct avec la sacro-sainte GS me semblait un peu ambitieux pour apprivoiser le terrain. Et qu’est-ce qu’ils font les gaillards de BMW? Ils sortent une 310 GS! P-A-R-F-A-I-T! (Les attentifs me diront, mais et la GT 800? Eclipsée la GT, que vivent les GS!)

    Ou pas… Impossible de l’avoir avant octobre, au mieux! Que cela ne tienne, je patienterais (mon compte en banque a totalement approuvé)!

    Les encouragements ne sont pas arrivés de là où je le pensais. J’ai repris la route en passagère de Janus. Une première fois qui nous a emmenés dans la vallée de Loue et sur les traces du Doubs et du Dessoubre. Un grand classique que Pan m’avait fait découvrir. Une très belle sortie qui avait fini de me réconcilier avec ma passion.
    De l’Ardèche à Vals, Janus m’a embarqué sur l’un de ses fidèles destriers lupins en quête de courbes et de paysages. Un magnifique été sur les routes le week-end et à la Feuille la semaine.

    Des milliers de kilomètres de bonheur… Et la main droite qui démange… Je disais encore en août, si j’arrive à rouler avec Artémis d’ici la fin de l’année, cette année sera génial et 2018, fantastique.


    Direction le Dr. Asclépios et la complicité d'un valeureux chevalier

    Le 1er octobre, c’était chose faite grâce à la complicité de nombreux amis, j’ai pu redémarrer ma belle Artémis et reprendre la route, pour de vrai!

    Sortie du comité et première virée de l'année pour notre duo légendaire


    Une fondue sauvage plus tard, je constate que ma fourche fuit.


    Dans la foulée, je reçois la convocation pour l’expertise… Les paroles du garagiste, quelques années auparavant, résonnent dans ma tête « Vos disques là, ils sont un peu limites… »

    Je fais le poing dans ma poche. Je vais pas la lâcher maintenant qu’on a repris la route ensemble, enfin! On a passé ses 80’000 ensemble en traversant le village français de Jougne… Belle étape pour toutes les deux!



    L’appel du off-road s’est fait de plus en plus présent, et l’envie de changer de moto faisait son chemin…

    Alors quand un ami fait une demande sur Facebook pour trouver une bonne moto pas chère, mon sang n’a fait qu’un tour.

    J’ai vendu Artémis! Comme ça! Sur un coup de tête!

    Maintenant qu’elle est partie, je réalise qu’elle a été mon point d’ancrage pendant toutes ces années. Même quand nous n’avons pas roulé. Savoir que je pouvais fait toute la différence. Même rouler derrière Janus ne me suffit plus… Je ne rêve plus que de reprendre une nouvelle moto! Maintenant que je ne peux plus, je me sens complètement perdue.

    Affaire à suivre...  L'aventure ne fait que commencer!

    lundi 24 octobre 2016

    Retour à la case départ

    Voilà voilà. Bon la bonne adresse s'est transformé en pas si bonne affaire en fin de compte.

    La chambre étant juste au dessus d'une boîte de nuit, il va sans dire que ma nuit a été quelques peu mouvementée. Mais j'ai quand même réussi à gratter 4heures de bon sommeil quand elle a fermé ses portes. Quel bonheur.

    Je traverse la ville pour rejoindre mes pilotes à leur hôtel pour la traversée de la Suisse qui nous attends.

    Une fois installé, l'envie de rentrer au plus vite et la météo pluvieuse nous décide à prendre l'autoroute.
    En passagère, je suis presque au sec. La pluie glisse le long de la veste sur le siège du panier. Note pour plus tard : mettre - aussi - le pantalon de pluie.

    Et voilà. Le voyage se termine. Quelle aventure!


    samedi 22 octobre 2016

    Alpes autrichiennes

    Aujourd'hui, on a traversé le Tyrol autrichien en direction de la Suisse. On quitte à regret le Gasthaus Mauth et son acceuil chaleureux.

    Le rythme en Ural, c'est piano piano et c'est tant mieux. On prends le temps de regarder le paysage et de profiter de ce bel automne. Il ne fait pas trop froid et le soleil brille de mille feux.

    Entre autoroute et grandes routes, on file on file on file encore.
    A midi, on s'arrête dans un endroit magnifique. Le Oilers69!
    LE bar à l'américaine de fou! Des vielles voitures dans tous les coins, tout est dans le détail. Les moteurs en pompes à bières, moteurs d'avions, hélices, capot de voitures en guise de barrières, ... Et pour couronner le tout, on y mange très bien. Bref, une autre bonne adresse à retenir dans la région.

    Et puis il est tant de reprendre la route. Un Ural, c'est franchement confortable, dans le panier avec la visière on est bien protégé du vent et du froid. Ma pilote conduit prudemment et tout en souplesse. C'est vraiment très sympa.
    Après la journée riche en émotions de la veille, cette journée est très apaisante.
    On a de la route. 340 kilos dans la journée. En arrivant à Winterthour, on est lessivé et trouver un hôtel dans mon budget se révèle être un casse-tête un samedi soir. Au final, nous décidons de nous séparer. Je trouve refuge dans L'Hôtel-Music-Club Albanie en centre-ville. Une chambre cosy avec WC/douche à l'étage. Parfait pour moi.

    La journée a été longue. Demain, dernier jour de ce périple hors-norme pour mes pilotes et dernier jour de vacances pour moi. Après je reprends mon mémoire à 200% et il est plus que temps d'en finir.

    Bonne nuit ;)

    vendredi 21 octobre 2016

    Revoir Salzburg

    Réveil difficile ce matin après une courte nuit de sommeil à Wels.

    Petit déjeuner à l'autrichienne avec ces délicieux petits pains ronds que j'affectionne tellement avec des tranches de charcuteries au milieu. Puis c'est le départ pour la concession pour aller récupérer l'Ural de Dan qui était au service. L'émotion est un peu retombée. On analyse, on décortique, on cherche à comprendre ce qui a bien pu se passer et comment cela est arrivé. Le concessionnaire aussi s'enquière de l'état de santé de notre ami et des détails de l'accident. On s'arrange avec lui pour que l'entreprise de dépannage amène le Side chez lui pour les réparations.

    Après avoir réarrangé les bagages dans les paniers et les coffres avant d'aller voir Pit à l'hôpital. Damien prends la route pour la Suisse. 
    Pit a l'air d'aller bien et ils ont l'air de bien s'occuper de lui. Son sourire est très rassurant. Il devrait être rapatrié dans les prochains jours. 

    De notre côté, on reprend la route pour Innsbruck. J'expérimente mes premiers kilomètres en passagère Ural dans le panier. Et c'est super. Christine, ma pilote, conduit prudemment et avec souplesse. ça bouge dans tous les sens, ça vibre, ça vit! Je suis bien équipée contre le froid et je n'ai qu'à profiter des paysages alors qu'on file dans la campagne autrichienne. Petit arrêt chez Louis dans la périphérie de Salzburg. M'y revoilà. Cette ville est si jolie, entourée de montagnes, un rayon de soleil et les couleurs de l'automne. C'est un véritable tableau de maître. Elle mériterait une attention plus particulière.
    Le traffic est par contre très chargé et on peine à se faufiler entre les voitures avec des sides-cars, évidemment.

    On file on file, au loin les sommets enneigés commencent à découper l'horizon et les premiers défilés se profilent sous nos roues. La plaine cède la place à des collines puis les collines se font plus escarpées et enfin se sont des falaises qui nous entourent. On les devinent entre les oranges, les rouges, les jaunes et le blanc de la neige. Encore une fois, je m'émerveille de la beauté de cette nature qui nous entoure.  C'est fou d'être ici. Les odeurs de l'automne aussi. Vous savez, la terre humide, le bois qui se consument dans les cheminées, le moteur chaud, le mélange du goretex, des mousses du casque. J'appartiens à cet univers.

    Cette aventure me donne très envie de me mettre au side-car. J'ai tellement de projets pour cette vie de motarde. Je suis montée sur une Royal Enfield à la concession et cette moto aussi me tente beaucoup. J'ai très envie d'avoir une moto facile à réparer pour ne plus m'inquièter d'avoir de la casse. En fait, j'ai envie de ne plus m'inquièter de rien, enfin plus de ces impondérables qui arrivent parfois. 
    La nuit commence à tomber sur la route pour Innsbruck dans le Tyrol autrichien. Après quelques essais infructueux pour trouver un refuge pour la nuit, nous décidons de faire appel à "Siri" pour nos trouver un nid douillet. Et 300m plus loin, nous avons trouvé notre bonheur dans la Gasthaus de Mauth à St-Johann. Accueil formidable dans des chambres spacieuses et très confortables.

    Souper de chasse au "café de la Poste" pour terminer cette journée riche en émotions et en paysages.

    Demain, on continue la route du retour avec un arrêt prévu au café Oiler69. Un Must-Have Seen semble-t-il. Je vous en dirait plus demain. En attendant, vous pouvez retrouver les photos de la journée sur notre Instragram lvuralch ou sur le site lvural.ch

    Toucher du bois

    Quand j'ai envoyé mon billet dans le train, j'étais loin de me douter de ce que le reste de cette journée me réservait.

    Je suis bien arrivée à Salzburg avec en tête le restaurant où nous avions mangé avec Héméra des années auparavant. Et puis, il aura suffit d'un seul message pour bouleverser une journée ordinaire.
    Pit a eu un accident. 4 messages, 2 messages vocaux. Et le trou noir. Je suis devant le restaurant, je ne sais pas comment. Je percute. J'appelle Damien pour avoir des nouvelles. Il est avec les secours donc je n'en saurais pas plus. Sachant que je n'ai pas internet, Héméra m'appelle et me donne les dernières nouvelles. En fait, ça à l'air d'aller. Il est à l'hôpital, Damien est encore sur le lieu pour le constat avec la police et la récupération du Side. Pilote et machine sont bien endommagés. Ils sont tombés dans un fossé de 30m de profond. Finalement, il a cassé le poignet et la cheville. ça devrait aller.

    Pendant ce temps à Salzburg, j'ai repris mes esprits. Rejoindre le groupe, simplifier l'organisation, ne plus être une source de préoccupation. Dan et Christine m'annoncent qu'ils sont à Wels alors je décide de les rejoindre en train, ce n'est pas trop loin. Le temps de manger un morceau et me voilà à nouveau dans le train, filant dans la campagne autrichienne dans les profondeurs de la nuit.

    Wels. Dan, Christine. Les pièces se reforment. Le groupe se ressert. Damien a pu rejoindre Pit à l'hôpital et nous donne des nouvelles. Il nous rejoindra plus tard dans la soirée.
    Quand il arrive, c'est le soulagement de nous savoir tous en sécurité.

    Il est temps d'aller dormir. Demain est un autre jour. Demain...

    Décidément ce voyage est placé sous le signe des souvenirs de voyage... Celui est de 2012, alors que j'allais voir la mer. Les années filent, les émotions restent gravées en nous.

    jeudi 20 octobre 2016

    Faux départ

    19 octobre 2016 : Faux départ

    Il y a déjà plus d'une année, Damien, fondateur de motardS.ch de son état avait lancé une idée folle. Juste comme ça, presque pour rigoler et surtout pour rêver.

    Et si on achetait des Urals en Russie? Enfin pas juste des Urals, des Side-cars Ural...

    Il a pas fallu le répéter. La graine était semée et le projet lancé.

    Quelques mois plus tard, 3 side-cars Ural étaient acheté en Lettonie (les papiers d'importation depuis la Russie trop compliqué à obtenir) par Pitoun, Dan et Christine. Même si l'envie m'a titillée, j'ai renoncé à cette entreprise. Avec la fin de ma vie universitaire, une telle dépense n'était pas raisonnable.
    Que cela ne tienne, je comptais faire le voyage quand même dans un panier, pour le fun, pour le plaisir, pour l'incroyable aventure que cela promettait d'être.

    Les mois passant, mon mémoire prenant du retard. Je dû me résoudre à ne pas partir le 2 octobre avec la Team Ural pour la Lettonie. Avec la ferme intention de les rejoindre en Autriche pour faire les derniers kilomètres avec eux sur les routes sinueuses des Alpes.
    Mercredi soir, je devais être à Innsbruck à les attendre lors de leur passage le lendemain. Mais lorsqu'ils sont arrivés à la concession Ural Europe à Machtrenk près de Linz le mécano a été ferme. Les paniers et les Urals sont mal montés. La Team est donc retenue à Linz pour une journée. Je reste donc une nuit de plus à Lausanne et décide de prendre le train le lendemain pour Salzburg en Autriche.

    Train dans lequel je suis à présent. Les paysages sont magnifiques! Les arbres parés d'orange, de rouge, de jaune... Michèle Guigon disait sur scène : "En automne, les arbres rendent en couleur tout le soleil qu'ils ont accumulé durant l'été". Quelle belle image... Le train file dans les gorges escarpées. Entre les sommets enneigés. Enlacé entre fleuve et route. Quel spectacle.

    Je me réjouis tellement de réjoinde l'équipe et de faire de la route dans le panier d'un Ural. Cette perspective fait remonter mes souvenirs de notre sortie aux Vieux Éléphants avec Hépaïstos il y a 4 ans (bientôt) déjà.

    Dans 2 heures et demi je suis à Salzburg. Je viens de recevoir un message comme quoi les Urals ne sont pas prêts. Je ne sais pas si les copains seront là à mon arrivée.
    Dans tous les cas en souvenir d'Héméra et de notre beau voyage en Autriche en 2011, je vais essayer de retrouver le restaurant italien dans lequel on avait si bien mangé.

    (Ces parois escarpées me donne aussi envie d'assouvir une autre de mes passions, la grimpe. J'ai fait tellement de progrès sur la gestion de mon mental!)

    Vous pouvez suivre notre périple en photos sur le compte Instagram lvuralch ou sur notre blog lvuralch.ch ;)
    Et mes impressions personnelles ici même, évidemment.