samedi 28 avril 2018

10 conseils pour réussir sa sortie en grosse enduro

Quand j'ai acheté Atlas, j'avais une idée en tête... Un défi un fou lancé par LordCenovis... Et quand il propose un truc, impossible de lui dire non... Nous allons faire le Paris-Dakar  Paris-Dunkerque... ça claque un peu moins, et la confusion est savamment entretenue. Moins prestigieux donc, mais pas moins difficile pour la débutante que je suis.

Débutante oui, même avec mes 60'000 kils de moto (petite joueuse), parce que comme pour le Paris-Dakar, l'idée c'est de sortir des sentiers battus... Le sable en moins, la boue en plus!

Je m'étendrais plus longuement sur cette belle aventure dans les jours qui viennent... Je sens que vous êtes impatient de connaître mes trucs et astuces pour réussir sa sortie en grosse enduro.

Je dis mes, mais en fait, c'est Jacques Cornu - himself - qui me les a patiemment distillé lors de l'un de ses légendaires et incroyables cours de perfectionnement moto!

Quelques semaines après avoir salis leurs bottes et leurs motos pour un cours de glisse d'anthologie par -1000°C, un vent à te décoiffer le torse MAIS du soleil (et 4 flocons), j'ai mis Atlas au défi d'en apprendre un peu plus sur sa deuxième moitié d'elle-même!

Soleil et températures estivales nous accompagnent pour cette deuxième journée de perfectionnement hors piste. Après avoir appris comment faire un virage à 90°, fait - un peu - de trial, des dérapages, des balades dans les bois, le programme de la journée avec Atlas et autres grosses enduro n'était pas moins chargé.



Alors voici ce que j'ai appris (Je vous conseille vivement de suivre le cours donné avec passion et générosité par l'équipe Cornu, en plus d'avoir la banane toute la journée, vous repartirez avec un sac plein de bons conseils) en 10 points :


Conseil n°1 : Position sur la moto

Debout sur les cales-pieds, le pied bien centré, parallèle à la moto. ET ON SE DÉTEND! Oui, toi là-bas au fond, les bras droits comme des bâtons, les jambes tendues, relâche tout!

Essentielle, la position de conduite se travaille d'abord sur le parking en franchissant quelques obstacles et un slalom. L'occasion aussi de travailler sur la position des doigts, 1 ou 2 sur les leviers pour pouvoir gérer l'embrayage et le frein avant.
On découvre avec plaisir l'agilité de la belle et le plaisir de se tenir debout - détendu on a dit! - en jouant de l'embrayage.


Conseil n°2 : Regard de caméléon

En enduro, regarder loin, c'est bien, regarder devant sa roue aussi. Mais pas trop, ni l'un, ni l'autre. Tout est affaire d'équilibre pour passer les obstacles avec brio. Le maître mot : anticiper.
Anticiper les obstacles et choisir soigneusement la trajectoire de la moto et vérifier qu'il n'y a pas une surprise de dernière minute.

Salvatrice, la technique demande de la concentration et aussi parfois de l'audace pour ne pas se laisser gagner par les instincts primaires de la routière que je suis. En fait, le gravier, les rochers, la terre et le sable, c'est plutôt rigolo et pour la confiance en soi, c'est le top.


Conseil n°3 : Ne pas transpirer comme un bœuf

Demi-tour, sans effort, tu feras. En bon caméléon, il s'agit de lire la route et trouver un petit talus qui va bien. L'idée sera d'avancer dessus pour ensuite utiliser le poids de la moto pour reculer en braquant à fond. Et de renouveler l'opération autant de fois qu'il le faudra. 

Attention : anticiper bien la longueur des jambes. Pour les petits comme moi, cela peut prendre plus de temps car je peux monter moins haut sur le talus.
Si la maîtrise de cette technique n'est pas encore parfaite chez moi, je tâche de l’entraîner dès que l'occasion se présente. Même si honnêtement, je suis en passe de devenir un pro des manœuvre à côté de la moto :P




Conseil n°4 : Rester détendu

Quoi je me répète? 

Pendant le cours, ce conseil pourtant tout simple est celui qui m'a donné le plus de difficulté. Surtout au niveau des mains. A la fin de la journée, mes doigts étaient raides. A tel point que je devais m'y reprendre à deux fois pour fermer le poing en position debout. Problème que je ne rencontrais pas lorsque j'étais détendue. CQFD


Conseil n°5 : Devenir le meilleur ami de son embrayage

Pas besoin d'aller plein gaz pour gravir un colline, tout se joue à l'embrayage. Point de friction et un poil de gaz et on travaille tranquillement pour éviter de faire déraper la roue arrière. Tout en finesse!

L'exercice réalisé sur une pente en gravillon était fin à maîtriser mais c'est la mise en situation en fin de journée qui a nous a fait pleinement intégrer l'importance de cette finesse. Embarqués pour un petit tour de 10 minutes "difficile", une petite pente très lisse à surpris le premier apprenti-enduriste ce qui a eu pour effet de tous nous enquiller en bas. Du coup, pour reprendre de l'aplomb, et franchir l'obstacle, inutile de passer par la manière forte! Ceux qui ont essayé n'y sont pas parvenu. Alors piano-piano, point de friction et léger filet de gaz et vroum, c'était tout bon


Conseil n°6 : L'herbe, ça glisse

Sur les chemins, il y a souvent de l'herbe sur la partie centrale... Piégeux après la rosée ou sous la pluie, à franchir avec prudence. Ce qui nous amène au conseil n°7...


Conseil n°7 : Changer de voie avec humilité

Parfois, il faut pouvoir changer de "sillon" lorsque l'on emprunte les chemins de traverse. L'opération n'est pas sans risque et la chute n'est pas très loin. L'astuce ici consiste à essayer de donner à la roue le plus d'angle possible pour monter sur la "berme centrale". Donc on s'éloigne le plus possible, on braque et on donne un petit coup de gaz pour délester l'avant! Et voilà, le tour est joué.

L'exercice n'est pas si simple et je ne suis pas sûre de l'avoir assimilé, j'imagine qu'en situation, je saurais au moins comment faire - en théorie - et qu'à défaut de le maîtriser j'aurais l'audace d'essayer.


Conseil n°8 : La peur n'évite pas le danger

On pourrait penser que lentement, ça passe toujours mieux. Pas toujours, dans des tas de graviers par exemple, il vaut mieux ne pas s'arrêter. Sinon l'effet est le même que dans la boue, on s'enfonce et c'est très difficile de s'en sortir.

La démonstration par l'exemple, sur un chemin, un passage en sortie de virage était recouvert de tout venant, espèce de gros graviers non stabilisés. Il fallait un peu d'audace pour ne pas se laisser désarçonner par la surprise et surtout pas lâcher les gaz.
Et tout passe mieux quand on ne se laisse pas gagner par le doute. Au final, j'ai eu plus de problèmes les fois où j'ai fait preuve d'indécision.


Conseil n°9 : Déraper en toute quiétude

Point d'orgue de l'après-midi, la session de dérapage libre dans le sable. La technique est enfantine. On touche pas l'embrayage et on met gaz à fond! La subtilité se cache dans le "à fond" et dépend du sol. Sur le sable fin, un peu suffit, sur les graviers, il en faut plus...

Rien à dire, j'étais trop flippée de la mettre par terre mais je me suis quand même bien poilée :)


Conseil n°10 : Amusez-vous

Osez, anticiper, regardez devant vous au loin et si vous sentez la peur vous gagner, lâchez rien, ça peut passer... Respectez votre rythme et celui de votre moto, vous n'avez rien à prouver à personne.






Je réalise après ce cours que nos motos sont capables de bien plus qu'on veut bien l'imaginer. Et que j'ai à peine effleurer toutes les possibilités. J'ai encore mille choses à apprendre.

Cette initiation aura été une occasion parfaite pour faire mes premiers tours de roues en compagnie de pro et de conseils sur mesure. Une équipe encadrante au top et le plaisir comme compagnon d'aventure.

Bilan-casse : une chute à l'arrêt (qui aurait pu m'arriver sur le bitume) et une encouble sur un rocher (une beugne sur le pot, un crashbar légèrement plié, 2-3 bleus pour la pilote)


Côté participants, j'ai fait la rencontre d'un pilote dont je suis les aventures sur le site actumoto depuis quelques temps déjà :) et j'ai aussi pu apprécier la différence de niveau. Certains étaient vraiment très à l'aise. Cela m'a beaucoup aidé pour me libérer l'esprit et calmer mon niveau de stress. Je me suis vraiment beaucoup amusée!

Je recommande!

En savoir plus : Cornu Master School

vendredi 20 avril 2018

J'ai commis l'irréparable...

Bon... Je dois quand même vous dire.... J'ai pas pu résister longtemps... (En fait, y avait pas à négocier mais j'ai quand même hésiter alors...)

J'ai repris une moto!

Et j'ai fait un truc H-O-R-R-I-B-L-E! J'ai acheté une 300...

Oui, oui, vous pouvez rouler des yeux et secouer la tête... Je vous vois déjà venir... Monter sur vos grands chevaux et m'expliquer par le menu quelle erreur j'ai fait là... Ou ne rien dire... Sans moins le penser.

Bref... J'ai absolument craqué sur la dernière née et petite soeur de la lignée des Versys. La légendaire (oui, parce qu'en fait personne n'en a vu) Versys X!

C'est avec un plaisir non dissimulé et totalement assumé que j'ai l'honneur, que dis-je le privilège de vous présenter ma nouvelle monture : Atlas!

Je crois que ma tête peut pas mentir...

Bon aller, je vais quand même vous avouez un truc.... Oui, c'est pas super méga puissant.... Et OUI, ELLE EST TROP HAUTE pour moi... (Ah, oui ça fait deux)
Et même avec la selle basse, je suis un peu ric-rac...

Mais alors pourquoi???

Déjà, j'adore le design... Et avec les crashbars et les protèges-mains, elle a un look d'enfer!

My sun and my stars

Ensuite elle est super légère...


Et au final, elle a rien a envier à ses grandes soeurs... Après quelques 3000 km parcourus ensemble (oui j'ai attendu tout ce temps pour vous la dévoiler....), je dois reconnaître que je réapprends à conduire... Et chercher les poneys sauvages pour les dépassements.

Quelques frustrations pour la reprise en sortie de courbe mais pour faire de l'arsouille et voyager, il y a déjà de quoi se faire bien plaisir. Les petites routes tortilleuses sont totalement son terrain de jeu!

Sur l'autoroute, avec un tempomat (comprendre une poignée en plastique héritée d'Artémis qui permet d'appuyer avec la paume et relâcher les doigts), c'est tout à fait acceptable!
Par contre, et sans surprise, la selle est aussi inconfortable qu'annoncé.. Une catastrophe même... Au retour de notre trip à Nice (1200km sur deux jours), j'ai vraiment souffert à ne plus savoir comment m'assoir... Même sur une chaise! Alors, oui, 1200 km en deux jours, c'est beaucoup mais quand même... Je vais devoir sévir!

Concernant monte de pneus, je suis totalement contrariée par la monte d'origine... Si elle fait le job sur sec, dès que la route est mouillée, il y a plus personne!

Alors en prévision de Paris-Dunkerque, j'avais choisi de mettre des Heidenau K60 dès la monte actuelle en fin de vie. Mon inscription au cours Cornu pour les gros Trail ayant été confirmée... C'est dans l'urgence que j'ai précipité le changement... A ma plus grande satisfaction!

Les premiers kilomètres, c'est un peu la belle qui faisait sa loi, mais une fois les sauvages domptés, j'ai pu bien apprécier les sensations. Sur sec, rien à signaler... Ou presque... Entre 88km/h et 96 km/h (oui, c'est précis), ils font un whouuuuuuu très caractéristique! Surprenant la première fois, j'en ai fait un repère sonore pour estimer ma vitesse, peu importe le rapport engagé.

Sur mouillé, comme annoncé par mon garagiste, les tétines travaillent beaucoup sur l'angle donnant un impression de flottement bizarre mais sans glissade. A voir, j'ai eu la chance de profiter des beaux jours qui reviennent sans nuages.

Je vous dirais mercredi prochain ce que j'en pense dans le terrain :D

Bonne route et V!