lundi 24 octobre 2016

Retour à la case départ

Voilà voilà. Bon la bonne adresse s'est transformé en pas si bonne affaire en fin de compte.

La chambre étant juste au dessus d'une boîte de nuit, il va sans dire que ma nuit a été quelques peu mouvementée. Mais j'ai quand même réussi à gratter 4heures de bon sommeil quand elle a fermé ses portes. Quel bonheur.

Je traverse la ville pour rejoindre mes pilotes à leur hôtel pour la traversée de la Suisse qui nous attends.

Une fois installé, l'envie de rentrer au plus vite et la météo pluvieuse nous décide à prendre l'autoroute.
En passagère, je suis presque au sec. La pluie glisse le long de la veste sur le siège du panier. Note pour plus tard : mettre - aussi - le pantalon de pluie.

Et voilà. Le voyage se termine. Quelle aventure!


samedi 22 octobre 2016

Alpes autrichiennes

Aujourd'hui, on a traversé le Tyrol autrichien en direction de la Suisse. On quitte à regret le Gasthaus Mauth et son acceuil chaleureux.

Le rythme en Ural, c'est piano piano et c'est tant mieux. On prends le temps de regarder le paysage et de profiter de ce bel automne. Il ne fait pas trop froid et le soleil brille de mille feux.

Entre autoroute et grandes routes, on file on file on file encore.
A midi, on s'arrête dans un endroit magnifique. Le Oilers69!
LE bar à l'américaine de fou! Des vielles voitures dans tous les coins, tout est dans le détail. Les moteurs en pompes à bières, moteurs d'avions, hélices, capot de voitures en guise de barrières, ... Et pour couronner le tout, on y mange très bien. Bref, une autre bonne adresse à retenir dans la région.

Et puis il est tant de reprendre la route. Un Ural, c'est franchement confortable, dans le panier avec la visière on est bien protégé du vent et du froid. Ma pilote conduit prudemment et tout en souplesse. C'est vraiment très sympa.
Après la journée riche en émotions de la veille, cette journée est très apaisante.
On a de la route. 340 kilos dans la journée. En arrivant à Winterthour, on est lessivé et trouver un hôtel dans mon budget se révèle être un casse-tête un samedi soir. Au final, nous décidons de nous séparer. Je trouve refuge dans L'Hôtel-Music-Club Albanie en centre-ville. Une chambre cosy avec WC/douche à l'étage. Parfait pour moi.

La journée a été longue. Demain, dernier jour de ce périple hors-norme pour mes pilotes et dernier jour de vacances pour moi. Après je reprends mon mémoire à 200% et il est plus que temps d'en finir.

Bonne nuit ;)

vendredi 21 octobre 2016

Revoir Salzburg

Réveil difficile ce matin après une courte nuit de sommeil à Wels.

Petit déjeuner à l'autrichienne avec ces délicieux petits pains ronds que j'affectionne tellement avec des tranches de charcuteries au milieu. Puis c'est le départ pour la concession pour aller récupérer l'Ural de Dan qui était au service. L'émotion est un peu retombée. On analyse, on décortique, on cherche à comprendre ce qui a bien pu se passer et comment cela est arrivé. Le concessionnaire aussi s'enquière de l'état de santé de notre ami et des détails de l'accident. On s'arrange avec lui pour que l'entreprise de dépannage amène le Side chez lui pour les réparations.

Après avoir réarrangé les bagages dans les paniers et les coffres avant d'aller voir Pit à l'hôpital. Damien prends la route pour la Suisse. 
Pit a l'air d'aller bien et ils ont l'air de bien s'occuper de lui. Son sourire est très rassurant. Il devrait être rapatrié dans les prochains jours. 

De notre côté, on reprend la route pour Innsbruck. J'expérimente mes premiers kilomètres en passagère Ural dans le panier. Et c'est super. Christine, ma pilote, conduit prudemment et avec souplesse. ça bouge dans tous les sens, ça vibre, ça vit! Je suis bien équipée contre le froid et je n'ai qu'à profiter des paysages alors qu'on file dans la campagne autrichienne. Petit arrêt chez Louis dans la périphérie de Salzburg. M'y revoilà. Cette ville est si jolie, entourée de montagnes, un rayon de soleil et les couleurs de l'automne. C'est un véritable tableau de maître. Elle mériterait une attention plus particulière.
Le traffic est par contre très chargé et on peine à se faufiler entre les voitures avec des sides-cars, évidemment.

On file on file, au loin les sommets enneigés commencent à découper l'horizon et les premiers défilés se profilent sous nos roues. La plaine cède la place à des collines puis les collines se font plus escarpées et enfin se sont des falaises qui nous entourent. On les devinent entre les oranges, les rouges, les jaunes et le blanc de la neige. Encore une fois, je m'émerveille de la beauté de cette nature qui nous entoure.  C'est fou d'être ici. Les odeurs de l'automne aussi. Vous savez, la terre humide, le bois qui se consument dans les cheminées, le moteur chaud, le mélange du goretex, des mousses du casque. J'appartiens à cet univers.

Cette aventure me donne très envie de me mettre au side-car. J'ai tellement de projets pour cette vie de motarde. Je suis montée sur une Royal Enfield à la concession et cette moto aussi me tente beaucoup. J'ai très envie d'avoir une moto facile à réparer pour ne plus m'inquièter d'avoir de la casse. En fait, j'ai envie de ne plus m'inquièter de rien, enfin plus de ces impondérables qui arrivent parfois. 
La nuit commence à tomber sur la route pour Innsbruck dans le Tyrol autrichien. Après quelques essais infructueux pour trouver un refuge pour la nuit, nous décidons de faire appel à "Siri" pour nos trouver un nid douillet. Et 300m plus loin, nous avons trouvé notre bonheur dans la Gasthaus de Mauth à St-Johann. Accueil formidable dans des chambres spacieuses et très confortables.

Souper de chasse au "café de la Poste" pour terminer cette journée riche en émotions et en paysages.

Demain, on continue la route du retour avec un arrêt prévu au café Oiler69. Un Must-Have Seen semble-t-il. Je vous en dirait plus demain. En attendant, vous pouvez retrouver les photos de la journée sur notre Instragram lvuralch ou sur le site lvural.ch

Toucher du bois

Quand j'ai envoyé mon billet dans le train, j'étais loin de me douter de ce que le reste de cette journée me réservait.

Je suis bien arrivée à Salzburg avec en tête le restaurant où nous avions mangé avec Héméra des années auparavant. Et puis, il aura suffit d'un seul message pour bouleverser une journée ordinaire.
Pit a eu un accident. 4 messages, 2 messages vocaux. Et le trou noir. Je suis devant le restaurant, je ne sais pas comment. Je percute. J'appelle Damien pour avoir des nouvelles. Il est avec les secours donc je n'en saurais pas plus. Sachant que je n'ai pas internet, Héméra m'appelle et me donne les dernières nouvelles. En fait, ça à l'air d'aller. Il est à l'hôpital, Damien est encore sur le lieu pour le constat avec la police et la récupération du Side. Pilote et machine sont bien endommagés. Ils sont tombés dans un fossé de 30m de profond. Finalement, il a cassé le poignet et la cheville. ça devrait aller.

Pendant ce temps à Salzburg, j'ai repris mes esprits. Rejoindre le groupe, simplifier l'organisation, ne plus être une source de préoccupation. Dan et Christine m'annoncent qu'ils sont à Wels alors je décide de les rejoindre en train, ce n'est pas trop loin. Le temps de manger un morceau et me voilà à nouveau dans le train, filant dans la campagne autrichienne dans les profondeurs de la nuit.

Wels. Dan, Christine. Les pièces se reforment. Le groupe se ressert. Damien a pu rejoindre Pit à l'hôpital et nous donne des nouvelles. Il nous rejoindra plus tard dans la soirée.
Quand il arrive, c'est le soulagement de nous savoir tous en sécurité.

Il est temps d'aller dormir. Demain est un autre jour. Demain...

Décidément ce voyage est placé sous le signe des souvenirs de voyage... Celui est de 2012, alors que j'allais voir la mer. Les années filent, les émotions restent gravées en nous.

jeudi 20 octobre 2016

Faux départ

19 octobre 2016 : Faux départ

Il y a déjà plus d'une année, Damien, fondateur de motardS.ch de son état avait lancé une idée folle. Juste comme ça, presque pour rigoler et surtout pour rêver.

Et si on achetait des Urals en Russie? Enfin pas juste des Urals, des Side-cars Ural...

Il a pas fallu le répéter. La graine était semée et le projet lancé.

Quelques mois plus tard, 3 side-cars Ural étaient acheté en Lettonie (les papiers d'importation depuis la Russie trop compliqué à obtenir) par Pitoun, Dan et Christine. Même si l'envie m'a titillée, j'ai renoncé à cette entreprise. Avec la fin de ma vie universitaire, une telle dépense n'était pas raisonnable.
Que cela ne tienne, je comptais faire le voyage quand même dans un panier, pour le fun, pour le plaisir, pour l'incroyable aventure que cela promettait d'être.

Les mois passant, mon mémoire prenant du retard. Je dû me résoudre à ne pas partir le 2 octobre avec la Team Ural pour la Lettonie. Avec la ferme intention de les rejoindre en Autriche pour faire les derniers kilomètres avec eux sur les routes sinueuses des Alpes.
Mercredi soir, je devais être à Innsbruck à les attendre lors de leur passage le lendemain. Mais lorsqu'ils sont arrivés à la concession Ural Europe à Machtrenk près de Linz le mécano a été ferme. Les paniers et les Urals sont mal montés. La Team est donc retenue à Linz pour une journée. Je reste donc une nuit de plus à Lausanne et décide de prendre le train le lendemain pour Salzburg en Autriche.

Train dans lequel je suis à présent. Les paysages sont magnifiques! Les arbres parés d'orange, de rouge, de jaune... Michèle Guigon disait sur scène : "En automne, les arbres rendent en couleur tout le soleil qu'ils ont accumulé durant l'été". Quelle belle image... Le train file dans les gorges escarpées. Entre les sommets enneigés. Enlacé entre fleuve et route. Quel spectacle.

Je me réjouis tellement de réjoinde l'équipe et de faire de la route dans le panier d'un Ural. Cette perspective fait remonter mes souvenirs de notre sortie aux Vieux Éléphants avec Hépaïstos il y a 4 ans (bientôt) déjà.

Dans 2 heures et demi je suis à Salzburg. Je viens de recevoir un message comme quoi les Urals ne sont pas prêts. Je ne sais pas si les copains seront là à mon arrivée.
Dans tous les cas en souvenir d'Héméra et de notre beau voyage en Autriche en 2011, je vais essayer de retrouver le restaurant italien dans lequel on avait si bien mangé.

(Ces parois escarpées me donne aussi envie d'assouvir une autre de mes passions, la grimpe. J'ai fait tellement de progrès sur la gestion de mon mental!)

Vous pouvez suivre notre périple en photos sur le compte Instagram lvuralch ou sur notre blog lvuralch.ch ;)
Et mes impressions personnelles ici même, évidemment.

vendredi 1 juillet 2016

Renaissance

2 ans... 2 ans sans moto... (Ou presque).
2 ans que j'ai dû accepter la fin de vie de mon Artémis, dame de mon coeur à jamais.
1 année que j'ai vraiment posé les plaques.
1 année pendant laquelle je me suis adonnée à une nouvelle activité, un peu plus sportive, à un autre rythme. La grimpe en salle et en falaise.
La montée d'adrénaline, cette lutte contre moi-même...
J'ai écrit en septembre 2015 après ma première sortie en falaises :
Je voulais grimper. Je voulais dépasser le vertige. Poser mes pieds sur le vide... Sacré projet.
Ce n'est pas une tâche facile. Je sais seulement ce que je veux faire. Le reste, c'est un travail de volonté. Renouvelé à chaque fois que je regarde le ciel.

"Je n'ai fait que ce que je savais pouvoir faire. C'est une question de volonté, la base même ... Mais la volonté est aussi sacrifice et souffrance, parce que pour vouloir il faut souffrir"
Riccardo Cassin
C'est toujours le cas. Je poursuis ce projet qui m'offre une nouvelle perspective sur le monde et sur moi-même. J'ai rencontré des gens formidables qui vivent à un rythme tout particulier.

Et puis il y a quelques jours, j'ai repris la route... Que dis-je... Ce n'est pas exactement ce qui s'est passé.
Héphaïstos est de retour dans les parages. Et pour fêter ça, il a débarqué chez moi au guidon d'une de ses multiple motos. Il n'était pas vraiment prévu qu'on aille faire un tour et pourtant quand il est arrivé, c'est devenu une évidence. Depuis la fenêtre, je l'ai vu tout équipé. Je n'ai pas résisté une seconde. J'ai sorti mes affaires des cartons. Nettoyé la poussière de mon casque... Impossible à décrire. Le sentiment d'avoir retrouvé mon chemin... Le bien-être de sentir le cuir, la douceur des mousses autour de mon visage... Et ce sourire... Ce sourire...

On est d'abord aller manger et puis dans la nuit, on a filé, un peu au hasard, un peu comme ça... Pas longtemps mais cela a suffit à me redonner cette envie profonde de "tailler la route".
Alors le lendemain, (c'était prévu depuis quelques jours) quand on a pris la route des Centovalli et du Grotto del Rii avec un autre ami, je me suis retrouvée complétement.

Renaissance.

Je ne sais pas encore quand je vais pouvoir reprendre une moto à moi. Je sais que ça ne sera pas pour cette année. Mais en attendant, je repars avec cette certitude...

Je suis une motarde.